top of page
cover_paroles.png

les coquillages

Texte: Anne Pérez

Musique: Anne Pérez 

Chant: Anne Pérez & Laure Gatuingt

Synthétiseur: Matias Olivieri

Prise de son, mixage: Laure Gatuingt

Mastering: Anne Pérez

 

Un train passe entre mes yeux

Il crache un sillage de toi

Je ramasse un galet bleu

Sur une plage de coquillages

Un chant martien me transperce

Et caresse le pli des vagues

L'air froisse d'un vent fiévreux

Le linge noué sous mes hanches

 

Je regarde l'eau qui monte

Les algues ont mangé notre lagune

Si on remontait les montres

Après tout, c'est une histoire de lune

Je me noie dans une goutte

Je préfère la pluie à l'écume

J'ai jamais aimé les huîtres

J'ai jamais aimé les huîtres

 

J'étais à la gare cette fois

Et un train choisi au hasard

A régurgité tout sauf toi

Y a du sel jusque dans l'brouillard

Sous moi, les coquillages sournois

Sur moi, le poids entier des astres

J'ai remonté ma montre trois fois

Je sais plus l'heure qu'il est sur Terre

 

Je regarde l'eau qui monte

Les algues ont mangé notre lagune

Si on remontait les montres

Après tout, c'est une histoire de lune

Je me noie dans une goutte

Je préfère la pluie à l'écume

J'ai jamais aimé les huîtres

J'ai jamais aimé les huîtres

 

 

lumières de pluie

Texte: Laure Gatuingt

Musique: Laure Gatuingt

Chant: Anne Pérez & Laure Gatuingt

Guitare: Laure Gatuingt

Prise de son, mixage: Laure Gatuingt

Mastering: Laure Gatuingt & Anne Pérez

 

Genoux coton, bonnet de vent

Seule au fond d’un puits

Graviers de vagues, ondulant

Crépitant sans bruits

Fourmis de gouache flairant le miel de mes pieds

Angle de fenêtre, chant d’un oiseau

Formés, distordus

Ma rétine crache des paillettes

Dispersées, perdues

Feu d’artifice dans mes paupières brûlantes

 

Lumières de pluie, ombres de ville

Symphonie d’éclats

Des éclats de verre, sanglots et cris

Chuchotements, effroi

Lumières de pluie, ombres de ville

Symphonie d’éclats

Des éclats de voix, débris de verre

Sol fuyant sous moi

Vallée sans mer creusant ton corps

Au doux goût salé

Fibres de chair, je sens tes pores

Tes aspérités

Les doigts palpitant, haletant, qui sourient

Court sur ta peau une jungle noire

Aux accents vaudou

Feuilles triangles, visages étranges

Ephémères tattoos

Nerfs enfumés, coulent tes traits, mon amour

 

Mouvements de nuit, échos de chambre

Frémissent les parois

Parcourant les murs, glissent les sons

Leurs couleurs je vois

Mouvements de nuit, échos de chambre

Frémissent les parois

Partie au plafond, paralysée

Sol fuyant sous moi

 

Lumières de pluie, ombres de ville...

Mouvements de nuit, échos de chambre...

Lumières de pluie, ombres de ville...

Mouvements de nuit, échos de chambre...

 

 

l'ombre mauve

Texte: Anne Pérez

Musique: Anne Pérez

Chant: Anne Pérez & Laure Gatuingt

Guitare: Laure Gatuingt

Prise de son, mixage: Laure Gatuingt

Mastering: Laure Gatuingt & Anne Pérez

 

Je danse sans secrets, je danse sans âge

Sans d'autres fards qu'une euphorie

Me dilue dans un nuancier orage

Sous les néons de fin de nuit

J'suis un caméléon un peu sauvage

Lézard ardent j'me sens jolie

J'ai croisé 2-3 paires d'yeux sans visage

Je rentre, corps fourbu et pluie

 

J'imprime un rythme sur la route

J'perçois un rebond, contretemps

Sous moi, marée mauve un peu trouble

Echo truqué, respiration

 

La ruelle est étroite dans ce brouillard charbon

Comment appelle-t-on une ombre dans la nuit ?

J'inverse sous mes yeux le poids des sensations

Comment appelle-t-on une ombre dans la nuit ?

 

J’avais peut-être trop de jambes ce soir

Dans une vodka mal dosée

J’avais pas mis ma robe couleur espoir

La lune ne brillait qu’à moitié

Il y a mille chutes à cette histoire

Où mille fois une ombre sans traits

Plonge une partie de moi dans le noir

Me scinde en peurs et en secrets

 

J'imprime un rythme sur la route

J'perçois un rebond, contretemps

Sous moi, marée mauve un peu trouble

Echo truqué, respiration

 

La ruelle est étroite dans ce brouillard charbon

Comment appelle-t-on une ombre dans la nuit ?

J'inverse sous mes yeux le poids des sensations

Comment appelle-t-on une ombre dans la nuit ?

 

 

LOUVES

Texte: Anne Pérez

Musique: Anne Pérez

Chant: Anne Pérez & Laure Gatuingt

Synthétiseur: Matias Olivieri

Prise de son, mixage: Laure Gatuingt

Mastering: Laure Gatuingt & Anne Pérez

 

Il paraît que j’ai laissé passer 

Trois fusées sur le quai de la gare

Paraît qu’il y a une Terre à peupler

A bercer de toute ma douceur

Je suis moins douceur qu’aspérités

Depuis mes montagnes, mes falaises

Mill’ fois j’ai consciemment fait tomber

Des paquets contenant de vieux rêves

 

Viens, on s'abîme 

On s’écorche sur nos propres sentiers

Viens, on se ride

De nos rires et d’une autre beauté

 

On fait grandir nos âmes de louves

Sous les feuilles battent nos cœurs en meute

Et on construit des ponts sur nos gouffres

On assortit nos crocs à nos quêtes

On assortit nos crocs à nos quêtes

 

Il paraît que c’est dur de s’aimer

Mais je prendrais ma sœur dans mes bras

J’ai gagné deux cents ans à sinuer

A faire craquer mes os à chaqu’ pas 

 

Je ne compte plus le temps en années

Mais en rêves explorés et grandis

Et je bénis ces tempes argentées

Elles sont mes chants, elles sont mes vies 

Viens, on s'abîme 

On s’écorche sur nos propres sentiers

Viens, on se ride

De nos rires et d’une autre beauté

 

On fait grandir nos âmes de louves

Sous les feuilles battent nos cœurs en meute

Et on construit des ponts sur nos gouffres

On assortit nos crocs à nos quêtes

On assortit nos crocs à nos quêtes

 

Dans nos ventres d’humaines plurielles

On fera bien grandir ce qu’on veut

Dans nos rondes entrelacées, rituelles

Sous nos manches viendra fleurir un feu 

On fait grandir nos âmes de louves

Sous les feuilles battent nos cœurs en meute

Et on construit des ponts sur nos gouffres

mercure

Texte: Laure Gatuingt

Musique: Laure Gatuingt

Chant: Laure Gatuingt

Guitare: Laure Gatuingt

Prise de son, mixage: Gilles Simonet

Mastering: Gilles Simonet

Tu as dans la tête des tourbillons

Le fond de ton être est un glaçon.

Une goutte de mercure roule dans la nuit,

Rien ne peut stopper sa course, elle glisse à l’infini.

Le soleil te chauffe, tu n’le sens pas

Tu souris, tu pleures, le cœur n’y est pas.

Tu écrases le mercure violemment du poing,

Des milliards de microbilles grimpent sur ta main.

 

Des couleurs, d’un coup,

Tu vois, tout est brillant,

Tu tombes à g’noux,

Les cheveux dans le vent,

Le rouge aux joues

Et le souffle haletant,

Un bref moment…

Un hurlement…

 

De retour au monde en noir et blanc.

Tout doucement, le mercure entre dans ta peau,

Tes pores s’ouvrent pour l’accueillir et tu trouves ça beau.

Ton corps te sent vide, inanimée,

Tu perds le contrôle de tes pensées.

Un cauchemar couleur mercure te remplit le cœur,

Argenté, gai en surface mais mort à l’intérieur.

 

Des couleurs, d’un coup,

Tu vois, tout est brillant,

Tu tombes à g’noux,

Les cheveux dans le vent,

Le rouge aux joues

Et le souffle haletant,

Un bref moment…

Un hurlement…

 

Cette musique t’épuise, c’est si éprouvant.

Dans tes veines, sang et mercure se mêlent pour ne faire qu’un,

Tes cheveux soudain blanchissent, tu as peur de la fin.

Tout ton corps frissonne, tu n’as pas froid

Une immense tristesse s’empare de toi.

De grosses larmes de mercure coulent de tes yeux,

Elles ruissellent sur ton visage et tu te sens mieux.

 

Des couleurs, d’un coup,

Tu vois, tout est brillant,

Tu tombes à g’noux,

Les cheveux dans le vent,

Le rouge aux joues

Et le souffle haletant,

Un bref moment…

Un hurlement…

 

Une goutte de mercure roule dans la nuit,

Rien ne peut stopper sa course, elle glisse à l’infini.

les vagues

Texte: Anne Pérez

Musique: Laure Gatuingt

Lecture: Anne Pérez

Guitare: Laure Gatuingt

Prise de son, mixage: Laure Gatuingt

Mastering: Laure Gatuingt & Anne Pérez

Le sable crisse comme une fine bouillie de craie. L’eau y dépose une trace arrondie, morsure molle sur un espace infini. Dans l’air, se délie l’odeur du sel, si présente qu’on pourrait la voir. Au-dessus des corps, elle forme comme une nuée d’envie, comme un relent de baignades. Elle dessine l’appel de l’eau, l’appel des vagues.

 

La plage n’est pas à la hauteur de l’histoire qui va suivre. Bâtie trop à la hâte, une ville pas assez jolie l’entoure d’un réseau de veines grises. A l’odeur du sel se mêlent celles de l’huile de friture, de l’humidité du béton des hôtels vides et des gesticulations, vaines. C’est une plage triste jonchée de petites déceptions, qui borde une eau froide, sous un ciel cachet d’aspirine. Même les nuages sont froissés, négligés. Ils ondulent faiblement, pendus sur des cintres invisibles. C’est une plage qui n’aurait pas dû être une plage.

 

Cette journée anodine vit ses dernières heures. La chanson désincarnée d’un carrousel, encore fredonnée depuis la promenade, se heurte au silence que font les grains de sables quand ils se cognent. Dans un murmure répété, et tandis que l’horizon se remplit de miel, l’eau répond.

 

On y est, le ciel n’est plus qu’une encre noire et une première étoile troue son velours sombre.

 

Pas loin du carrousel, en direction de l’eau, il y trois petites maisons de tôle et de sel. Vues de loin, on les dirait tracées au crayon graphite, incomplètes et vacillantes. Les couleurs sont à l’intérieur. Dans celle du milieu, il y a de la place pour un petit fauteuil lie de vin, une méridienne nappée d’un bout de laine multicolore, une table d’appoint témoignant d’un reste de belle marqueterie, montée sur des roulettes. On change souvent les meubles de place, pour éviter que les murs ne se rapprochent. La pièce principale rétrécit pourtant un peu plus chaque nuit. Depuis plusieurs années, elle ne contient même plus les rêves. Alors, tous les soirs, on ouvre la petite fenêtre qui donne sur la plage, pour gagner de la place. Les réveils sont toujours froids.

 

Sur le rebord de la fenêtre, à l’intérieur de la maison, dans une coquille vide glanée il y a longtemps dans le sable, on a déposé un pendentif, dans lequel est nichée une perle de culture. Ce pendentif, c’est le vestige délicat d’une vieille âme disparue la veille. Hérité ce matin, le minuscule bijou est désormais l’objet le plus précieux de la petite maison. Personne n’y touchera. A 22h, on a entrebâillé la fenêtre, comme d’habitude. Comme d’habitude, la lumière de la lune, tentaculaire, prend la liberté d’entrer. Dans sa routine nocturne, elle se cogne tous les soirs aux mêmes objets, du robinet en fin de vie de l’évier jusqu’au petit mobile de verre fabriqué par les enfants, à partir de fragments polis par les vagues et d’un reste de filet de pêche. Ce soir, la lune n’atteindra pas le verre. Elle n’atteindra même pas le vieux robinet. A peine entrée, elle ricoche accidentellement sur la nacre du pendentif. La perle, étincelante, s’anime. Cette collision de lumière, sur le rebord de la fenêtre de la petite maison triste, émergeant d’une plage grise, dans un relent de friture, c’est le cœur de notre histoire. Cette rencontre aberrante entre l’infiniment grand et un souvenir précieux d’un demi-centimètre de diamètre, l’amour fulgurant qui en jaillit vient clarifier l’importance de chaque petit détail. Le béton triste des hôtels, le bruit lointain du ressac des vagues, les gesticulations mornes des baigneurs, le velours moelleux du ciel, la maison de bric et de broc, le mince entrebâillement laissé cette nuit encore pour extirper plus facilement les rêves, tout existe pour que naisse cet instant.La lune se noie dans la perle, éperdument. Ivre de sa rondeur douce, elle en fait luire chaque détail infime. La perle iridescente se donne à la lune. Il n’y a pas de distance, pas d’obstacle. Fille du ciel et fille de la mer se choisissent sans avoir le choix. Dans l’écume des vagues se dilue déjà l’amertume des adieux au petit matin, la résignation, la monotonie endurée des alternances inéluctables de jour et de nuit, la peur du risque que le pendentif de nacre soit un jour déplacé. S’y mêlent aussi, encore imaginaires, la saveur des nuits plus longues en hiver, la volupté de la clarté mouillée de l’aube, la sensualité infinie du kaléidoscope foisonnant de la lumière. Dans cet instant où tout naît, on entend aussi la clameur de ce qui n’existe pas encore.

 

La plage, presque silencieuse, poursuit sa nuit.

FLOWERS

Texte: Anne Pérez

Musique: Anne Pérez

Chant: Anne Pérez & Laure Gatuingt, quelques oiseaux

Prise de son, mixage: Laure Gatuingt

Mastering: Laure Gatuingt & Anne Pérez

One flower between two pages

Two flowers I follow you

I grow flowers under my feet

I walk on your ghost as I breathe

One flower for you, beloved soul

One flower for my old cat

Behind the leaves stay our secrets

I grow flowers in my mind

One flower stays in the sea shell

The one that I’ve found on that beach

I’ll take one flower with me in heaven

I’ll grow few flowers in our street

My flowers are eating the garden

And the stones of my childhood house

I’ll wait in the sheets of my old bed

I’ll wait for the flowers to come

My white hair are turning in roses

The grass is growing on my skin

I’m feeling your perfume in the air

I am returning on that beach

 

glaçon

Texte: réécriture en français par Anne Pérez du titre en anglais Frozen de Madonna

Musique: Madonna :)

Chant: Anne Pérez & Laure Gatuingt

Guitare: Laure Gatuingt

Prise de son, mixage: Laure Gatuingt

Mastering: Laure Gatuingt & Anne Pérez

 

Sur tes yeux tremble un voile de déni

Tu lis à l’envers ta ligne de vie

Un glaçon

Sur ton coeur rien ne fond

 

Pas même le feu ne pourrait réchauffer

Ce que tu glaces en peine et en regrets

Un frisson

Une lune en scorpion

 

Mmm mmm mmm.

J’ai tiré quelques cartes

Mmm mmm mmm

J’ai fait pousser un arbre

Mmm mmm mmm

J’ai bu une goutte de ton sang

Mmm mmm mmm

Deviens vivant

 

Depuis trois jours je sens dans ma poitrine

Comme un vent glacé qui me contamine

Sur nos cendres

Commencera ma transe

Sous les plumes d’un corbeau ce matin

J’ai cousu l’amour, un bout de satin

S’il s’envole

Au feu je m’abandonne

 

Mmm mmm mmm

J’ai tiré quelques cartes

Mmm mmm mmm

J’ai fait pousser un arbre

Mmm mmm mmm

J’ai bu une goutte de ton sang

Mmm mmm mmm

Deviens vivant

 

pleine lune

Texte: Anne Pérez

Musique: Laure Gatuingt

Chant: Anne Pérez & Laure Gatuingt

Guitare: Laure Gatuingt

Prise de son, mixage: Laure Gatuingt

Mastering: Laure Gatuingt & Anne Pérez

 

Un point en cavale
Sous toit domino
Et l’encre du ciel
Qui ploie sur mon dos

Et l’encre du ciel qui ploie

Et l’encre du ciel qui ploie  

Et l’encre du ciel qui ploie

Mhhh  


Rayons crus, lumière
Ou bien tentacules
Me lient à la terre
Sous elle je hurle
Rayons crus, lumière
Ou bien tentacules
Me lient à la terre
Sous elle je hurle
Mhhhh


Les cheveux aux vents (mhhh)
Le regard changé
J’ai quelques sarments (mhhh)
Une pierre ambrée
Le regard changé

Une pierre ambrée

Le regard changé

Mhhhh


Quatre boucles brunes
Le sang d’un oiseau
Crépite sous la lune
Un feu couleur fauve
Quatre boucles brunes
Le sang d’un oiseau
Crépite sous la lune
Un feu couleur fauve
Mhhh

J’épouse le vent  (mhhh)
Je me noie dans l’herbe
J’écourte le temps (mhhh)
Je me donne sans gêne
Mhhh


Je plante une aiguille
J’éventre, je remplis
De cendres et d’argile
Je plante une aiguille
J’éventre, je remplis
De toi l’effigie

Mhhh

Je cri mon effroi
Je cri mon effroi
Expulse mes peurs
Expulse mes peurs
Je traque une proie
Je traque une proie
Je mange son cœur
Je mange son cœur
Je mange son cœur

 

 

cheval/sur/neige

Texte: Anne Pérez

Musique: Anne Pérez

Chant: Anne Pérez & Laure Gatuingt

Synthétiseur: Matias Olivieri

Prise de son, mixage: Laure Gatuingt

Mastering: Laure Gatuingt & Anne Pérez

 

I can imagine the colors of your fears

They match the old wall paper of my bad dreams

The snow has eaten up every little sound of danger

But I see little, weird shadows in every corner

 

Nights are silent, smiles are hidden

Love is captured into a forced routine

I don’t even want to look elsewhere 

Than inside me

 

I ride a horse on the snow 

Ride a white horse on the black snow

Ride a white horse with my blue heart on the sadness of the black snow

 

A fake winter has frozen people, has frozen gods

Spreading the ice of the great deceptions, of all the whispers, 

While I’am moving forward, I am feeling like an on old cracking stairs

Being careful to not wake up the ghosts, to not walk on my hair

 

Nights are silent, smiles are hidden

Love is captured in a forced routine

I don’t even want to look elsewhere 

Than inside me

 

I ride a horse on the snow 

Ride a white horse on the black snow

Ride a white horse with my blue heart on the sadness of the black snow

bottom of page