Notre duo est né en quarantaine covid-19. Immobilisées chez nous, avec à nos côtés la chance précieuse d'avoir du temps et un esprit serein pour le mettre à profit, nous avons commencé à nous échanger des textes, des essais de mélodies... Pour finalement nous enflammer et fabriquer, à distance, de la musique avec les moyens du bord, c'est à dire une guitare (celle de Laure), quelques micros, des prises de son de qualités variables, un logiciel de mixage gratuit... Et évidemment, des dizaines et des dizaines de mails et de partages d'essais sur Google Drive! De cette effervescence créative est né "Acoustique de salle de bain", un EP constitué de ces chansons imparfaites composées et enregistrées en quarantaine avec une bonne humeur constante et un enthousiasme débordant! Bruits de micro et mixages hasardeux sont évidemment au rendez-vous! Mais aussi quelques surprises, comme la participation des oiseaux de la petite ceinture de Paris, qui chantent si fort et si nombreux depuis que les rues de la capitale sont désertées... Nous avons profité de leurs vocalises matinales, micro en main.
Dans cet EP, nos voix fluettes évoquent, sur des mélodies plutôt enjouées, des thèmes généralement sombres et qui, souvent, traduisent nos maux et névroses personnelles. Ceux qui nous connaissent bien reconnaîtront nos failles et nos côtés sombres respectifs. Inversée et La fille inflammable racontent à travers deux petits contes les troubles anxieux et leurs manifestations à l'intérieur/à l'extérieur du corps ainsi que l'hypersensibilité. La maison fait écho aux relations conflictuelles avec le passé et notamment avec les lieux de notre enfance et ce qu'ils contiennent. Parasite c'est plutôt une incitation à l'acceptation de soi, à embrasser nos vraies envies et à se débarrasser des poids intérieurs, imposés par la société, ou par les autres. Les mains voyageuses dénoncent les violences faites aux femmes. Nous pensons tous ces sujets plutôt universels et dans l'air du temps et espérons qu'ils vous parleront ou vous remueront. Evidemment, nous avons laissé un peu de place à la légèreté (mais pas beaucoup!) avec Coeur Machine.
Les textes ont été pour la plupart construits comme des poèmes avant d'être mis en musique. Vous pouvez les consulter dans le livret ci-dessous. Nous nous sommes aussi retrouvées post-confinement pour chanter nos chansons devant la caméra d'Hugo Cayla, que nous remercions infiniment pour son oeil magique et ses jeux de lumière flatteurs. Les lives arriveront progressivement sur cette page et sont disponibles sur notre chaîne YouTube. Notre bannière a été dessinée par notre collaboratrice préférée Lucie Vernhes. Ce dessin est tiré du projet Les malchanceux, qui, vous verrez, s'entremêle un peu avec celui-ci. Enfin, certaines chansons n'auraient pas pu exister sans avoir été au préalable mises en place sur le piano de Matias Olivieri. Merci aussi infiniment à lui pour pour son temps et sa patience.
Voici donc l'empreinte poétique que nous avons choisi de laisser en souvenir de ces temps d'immobilisme, où de beaux élans se créent, de belles choses naissent, aussi.